J’arpente le sentier du taiji quan, auprès de mon professeur Xavier Renault (école Au fil de soi, en Ariège) et de mon maître William Nelson (Le Méridien, Périgueux). Le style Cheng Man Ching, du nom du grand maître et disciple de Yang Chengfu, correspond à une forme resserrée et accessible du style Yang originel. Le taiji est un art martial interne, basé sur la douceur, l’écoute et le ressenti. L’on y cherche et trouve la détente, la fluidité et l’équilibre, autant que la coordination, du corps, de l’esprit et des relations.
En résumé et tout en joie, je vous propose à partir de fin septembre 2022 :
COURS DEBUTANTS – MARDI 20h15-21h30
Aurignac (31) – Espace Saint-Michel (salle de danse au-dessus du cinéma)
Deux cours de découverte gratuits, me contacter pour de plus amples détails. … Très bonnes pratiques à tou.te.s :)
C’était officiel et c’est désormais sur le nouveau site, la Petite Ourse fait partie de la Fédération des écoles Cheng Man Ching, dont la branche française est rattachée à la fédération internationale CMC située à Taiwan. L’on peut y trouver nos maîtres, amis et « grands frères » dans cette grande famille en mouvement :) …Le site est ici :
L’on entend plus souvent « postures immobiles » ; j’aime bien cette traduction de « tenues » qui m’a rappelé l’exercice fondamental au piano ! Et qui souligne qu’il ne s’agit pas vraiment d’immobilité, d’ailleurs.
Je profite du partage sur Facebook par l’école Jin Hua du professeur Jean-Richard Grondin (merci ! :) ) de ce texte très riche sur l’importance des Ding Shi dans la pratique du Taiji Quan, quel que soit le style. L’article original a été publié en 2016 sur la page de la White Cloud Taichi & Chinese Martials Arts Kung Fu Society (source). Je tente une traduction depuis l’anglais ! Je liste un mini-lexique et je replace l’article en V.O. à la suite.
Bonne lecture :)
*
*
DE L’IMPORTANCE DE DING SHI DANS L’ENTRAINEMENT DE TAIJI QUAN
par Jian Xiong
La pratique de Ding Shi (postures tenues) dans la forme de Taiji est quasiment inconnue en Occident. Voyons les choses en face, c’est un travail extrêmement difficile et très chronophage. Dans le Taiji de style Wu, il y a 81 séquences, composées de plus de 300 postures ou mouvements. Dans la pratique de Ding Shi, il est demandé de tenir chaque posture durant 1 à 6 respirations. Ainsi, la séquence complète pratiquée de cette manière peut aisément prendre au moins 60 minutes. Cependant, en raison de l’exigence et de la précision requises dans l’alignement corporel, le pratiquant construit une conscience, une endurance et une puissance à la fois internes et externes, toutes étant essentielles à la pratique avancée du Taiji.
En parlant depuis mon expérience personnelle, commencer à pratiquer Ding Shi avec mon professeur a totalement transformé mon expérience du Taiji. Pour le dire autrement, je n’avais pas expérimenté le véritable Taiji jusqu’à ce que je débute la pratique Ding Shi. Dans mon expérience, les bénéfices de la pratique Ding Shi sont les suivants :
« Le ciel ne parle pas, mais il montre des signes à l’aide des sept luminaires. La terre ne parle pas, mais elle s’exprime à travers les vapeurs ascendantes et les cinq sortes de nuages » : c’est ainsi que les nuages sont présentés dans un texte chinois de la dynastie des Tang (VIIe-Xe siècle) traitant de l’observation des souffles et des nuées. Entre ciel et terre, le nuage est, selon le dictionnaire du Shuowen rédigé vers 99, « le souffle et l’émanation (qi) des monts et des vallées. » La distinction entre nuage (yun) et souffle (qi), terme clé de la pensée chinoise, est d’ailleurs floue, et les deux notions sont parfois interchangeables. Plus qu’une différence de nature, c’est un degré d’opacité ou de densité qui les sépare, car le nuage n’est qu’une forme de souffle accumulé, un agrégat de yin et de yang : « Lorsque le yin rencontre le yang, il s’élève et flotte en nuages. Lorsque le souffle yin monte et rencontre soudain le souffle yang, ce dernier aide le souffle yin à s’envoler et monter pour devenir nuage. » (…)
« Célestes randonnées, la symbolique du nuage dans la culture chinoise » est un article en version longue et passionnante par Mme Catherine Despeux, sinologue dans la chair et dont la rencontre toute fraîche s’est révélée merveilleuse :)
Source : article disponible sur le site de l’association La Grande Ourse (il y a de l’écho !), en Dordogne, donc précisément à la source. La visite de ce site est conseillée en particulier pour une vaste bibliographie commentée, thématisée, et comme il se doit, pleine de promesses. *.*
Source de la source : cet article est paru en 1995 dans l’ouvrage Les nuages et leur symbolique de Jacqueline Kelen (éditions Albin Michel). Et comme c’est Noël en plein été, j’ajoute également le lien vers cette bibliographie très poussée (couvrant la période 1979-2010 tout de même) des livres & articles de Catherine Despeux, sur le taoïsme, le bouddhisme, le taiji quan, la médecine traditionnelle chinoise, la méditation, la culture chinoise… Noël vous dis-je.
Axé sur des principes fondamentaux mais aussi sur l’apprentissage, un bel extrait des Trois Classiques du Tai Chi Chuan, rassemblés et amplement commentés et complétés par Waysun Liao (éd. Courrier du Livre), que je viens juste de relire. Cette fois j’ai pris le temps, bien sûr de nombreuses notions demeurent un peu abstraites et surtout totalement théoriques ; mais un tout petit peu moins qu’à la première lecture. C’est bon ça, non :)
Remarque : la forme 37 pas de Cheng Man Ching y est présentée en détail, mais évidemment, déjà trop de différences avec la forme que j’apprends au quotidien ; il a également rajouté, et s’en est expliqué, quelques mouvements apparaissant dans la forme 108 mouvements du style Yang. Bref, cela reste un apport précieux pour des avis techniques ou précisions sur des postures. Et l’on retrouve les grand-moyen-petit cercles dans les illustrations, rien que pour ça c’est précieux :)
Présente également, une impressionnante liste descriptive de 34 types de forces (!), que je voudrais associer à un article lu récemment sur le même sujet. Bon, je vrais songer à un billet distinct pour présenter ce bouquin en fait… Voire à une rubrique bouquinerie qui attend son heure depuis un moment… (hashtag comment s’en rajouter au lieu d’en enlever…)
Passons donc à la citation extensive de la conclusion, désolée pour le spoil qui n’en est pas vraiment un ^.^
Hop une heure de France Culture avec cette émission, datant de 2013, qui brasse un peu large, mais sympathiquement, les thèmes des arts martiaux, de leur évolution en Occident, de la culture chinoise, avec des interventions de Ke Wen notamment (fondatrice des Temps du Corps). Le chauffage est en rade – c’est intéressant – mais je me réchauffe avec la serpillère et ceci :
Dans le lien ci-après, il s’agit d’une méthode légèrement différente de celle découverte en atelier ; elle aussi a le mérite de donner envie d’être explorée. Notamment, elle se pratique debout et non assis.e, et rappelle quelques points de passages assez cruciaux.
Pour l’heure, je la cite surtout pour information, me semblant quand même plus complexe que le simple « circuit » Ren Mai – Du Mai que j’ai appris. Lire la suite « Méditation : Petite Circulation Céleste »→
Pourquoi corriger la position de la nuque, suspendre le sommet du crâne à un fil de soie, & tutti quanti… notamment pour ça : « cell phone neck« , « computer neck« , bref toutes les postures désastreuses que l’on est amené à prendre au quotidien. Article bien ici :
Voilà j’ai remis la main sur cet excellent texte (source : taiji-yang.com) qui traite de la notion de Song, non seulement comme détente bien sûr, « lâcher-prise », mais aussi comme extension et expansion. Ce truc paraît suffisamment fondamental pour le clouer en gros sur le mur, dont acte : Lire la suite « Article sur le SONG »→
Pour pratiquer le Taïjiquan, il y a trois points à retenir: Premièrement, au début, vous devez pratiquer lentement sans raideur; deuxièmement, pratiquez à un rythme accéléré, sans confusion; troisièmement,pratiquez doucement de nouveau après avoir exécuté des mouvements rapides. C’est la vrai douceur qui abrite la fermeté après une longue période de mouvements doux. La fermeté est dans la douceur et la douceur dans la fermeté.
Liste intégrale en français, chinois et pinyin des 54 postures du taiji jien, ou taichi de l’épée de style Yang ; plus un historique, l’analyse des parties de l’épée et leurs noms, la tenue main droite et main gauche… Très chouette article, source : Taijiqigongtouraine
…qui se conclut, bref spoiler, par cet extrait d’une grande douceur — ça aussi c’est bien pour dormir :
J’adore écrire. Une des multiples bénédictions de ma pratique du Tai Chi, c’est la manière dont il m’a permis d’associer deux grands amours, l’écriture et les arts martiaux. Je pense que le Tai Chi recèle ce genre de choses pour tout pratiquant. Plus qu’un art martial, le Tai Chi est une discipline spirituelle, un tao, un chemin spirituel. Pour citer un autre passage du poème de la Salle de la Joie, ce chemin mène « vers la joie de croître continuellement, d’aider au développement en nous et en autrui des talents et des dons, cadeaux des cieux avec lesquels nous sommes nés… »
Le Tai Chi m’a également aidé à apprendre une leçon de grande valeur, que beaucoup d’écrivains et d’artistes n’apprennent jamais : le but de la vie n’est pas de développer son art ; le but de l’art, c’est de développer sa vie.
ça discute au fond